Ce vendredi, 27 janvier 2023, le ministre de la Langue française, monsieur Jean-François Roberge, a dévoilé son projet de lancer un « grand chantier national » sur la survie de la langue française au Québec. Le MQF tient d’abord à saluer l’humilité dont fait preuve le gouvernement Legault en procédant à cette annonce qui, à l’évidence, résonne comme un aveu tacite de l’échec de sa propre loi 96.
À défaut d’afficher une vision claire du dossier linguistique, les caquistes ont donc au moins le mérite de constater l’insuffisance manifeste de leur réforme ratée, jadis qualifiée de « costaude » … Peut-être, auront-ils également saisi, à l’usure, l’importance d’écouter davantage les experts et les défenseurs sérieux du français lorsque vient le temps de revoir de fond en comble la politique linguistique québécoise. Tant mieux.
Mais, au stade où nous sommes, est-il vraiment nécessaire de former un énième comité, de lancer un énième chantier, sachant bien que la plupart des solutions aux problèmes qui affligent notre langue nationale sont connues depuis belle lurette?
– Loi 101 au cégep, fin du bilinguisme institutionnel rétablissement de l’équilibre dans le financement public de nos institutions de langues anglaise et française; rapatriement des compétences fédérales en immigration; élaboration de politiques immigratoires cohérentes avec nos intérêts et notre capacité d’accueil; rapatriement des compétences fédérales en culture et en communications; rétablissement de la Clause Québec en matière scolaire; remise en cause en profondeur du modèle fédéral d’aménagement linguistique au profit d’un système territorial; rétablissement des dispositions originelles de la loi 101 en matière de langue de l’État, de la Loi, de la Justice, du commerce et de l’affichage… Bref, il s’agit d’aménager un environnement linguistiquement normal, digne d’une société normale, pour que le français puisse s’y s’épanouir normalement.
Le gouvernement Legault a certes raison d’appeler à un grand réveil national. Le MQF, pour sa part, appelle le gouvernement Legault à se réveiller lui-même, en mettant en œuvre dès maintenant les solutions que tous connaissent déjà et qui, de surcroît, obtiennent la faveur du public.