L’auteur est président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) représente plusieurs dizaines de milliers de femmes qui travaillent avec engagement, compétence et professionnalisme dans les services publics, notamment en éducation, en enseignement supérieur et en santé et services sociaux. Même si la Loi sur l’équité salariale a déjà fêté ses 25 ans et que son importance et son utilité ne sont plus à démontrer, il reste beaucoup de travail à faire pour corriger les discriminations salariales qui perdurent, malgré plusieurs avancées au fil des ans.
En effet, le travail de plusieurs d’entre elles n’est toujours pas reconnu à sa juste valeur et nous les appuyons pleinement dans leur combat de longue haleine pour corriger cette injustice en matière d’équité salariale. Pourtant, tous les jours, ces femmes soutiennent, éduquent, enseignent aux élèves et aux étudiantes et étudiants, soignent les patientes et patients et servent la population. Que le traitement de ce dossier prioritaire traîne encore en longueur, plus de 25 ans après l’adoption de la Loi, est devenu intolérable.
Par ailleurs, le Conseil du trésor doit réaliser l’évaluation du maintien de l’équité salariale de 2020, comme à chaque cinq ans, et nous venons de recevoir l’information en lien avec la réalisation de ce processus. Les constats sont peu réjouissants : l’information est imprécise et incomplète et elle ne permet ni de saisir la portée de l’évaluation ni de comprendre comment elle pourra corriger les écarts dus à la discrimination salariale systémique. Considérant cela, nous pouvons présumer qu’encore une fois, des démarches laborieuses s’imposeront afin d’atteindre l’objectif de la Loi.
Les femmes que nous représentons méritent un salaire juste et équitable. Elles se retrouvent encore en attente face à une procédure en mal de révision et à un traitement interminable qui s’étire depuis trop d’années déjà. Les milliers de plaintes toujours non réglées pour les exercices de maintien de 2010 et de 2015 font foi de ces délais déraisonnables et inquiétants.
Le besoin d’analyses rigoureuses, que nous partageons et auquel nous souscrivons, ne doit pas être un prétexte pour alourdir encore plus le processus et retarder indûment des travaux visant une majorité de femmes qui attendent la reconnaissance de la valeur de leur travail. Nous ne savons que trop bien que les erreurs des derniers exercices n’ont pas encore été corrigées.
Nous demandons, depuis plusieurs années déjà, que des bonifications de plusieurs ordres soient apportées à la Loi pour lui faire remplir pleinement son rôle. Il devient également nécessaire que davantage de ressources financières et humaines soient allouées à cette mission prioritaire de l’État afin d’assurer un traitement diligent de l’inventaire des plaintes formulées au regard des évaluations du maintien de l’équité salariale.
Nous avons pu voir ce printemps, avec le cafouillage de SAAQcliq, que les ressources de partout peuvent arriver vite lorsque les services à la population sont à risque. Il suffit, pour cela, que le gouvernement en fasse une priorité.
L’équité salariale est à la fois un droit fondamental et un principe phare de notre société. Nous en sommes tous les gardiens, mais c’est le gouvernement qui détient les leviers pour empêcher que ce dossier traîne en longueur au détriment des femmes. Il est temps de leur rendre justice. Il est temps que ça se règle.
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